Octobre Rose : le récit d’un combat inspirant.
- chloe67523
- il y a 2 jours
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Chaque année, le mois d’octobre se vêtit de rose pour rappeler une cause qui nous concerne toutes et tous : la lutte contre le cancer du sein. Octobre Rose est un moment fort de sensibilisation, d’information et de mobilisation autour d’un combat qui touche aujourd’hui près d’une femme sur huit au cours de sa vie.
Au-delà des chiffres, c’est un mois dédié à la prévention, au dépistage précoce, et surtout à la solidarité envers celles qui traversent ou ont traversé la maladie. Grâce aux avancées médicales, à la prévention massive et à la force de celles qui témoignent, les espoirs grandissent chaque jour un peu plus.
Dans cet esprit, nous sommes honorés de vous partager aujourd’hui le parcours inspirant d’une femme, que dis-je, une guerrière qui a affronté le cancer du sein avec courage et résilience, tout en gardant le sourire. Son histoire inspirante illustre à quel point la lutte contre cette maladie est un combat, qui demande force, résistance et soutien.
L’annonce
Quand et comment avez-vous appris votre cancer ? Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?
« Avant de vous parler de l’annonce, il me paraît important de recontextualiser la situation.
Ma maman a eu un cancer des trompes, et dans le cadre de son suivi, son oncologue lui avait expliqué qu’il serait important que je me fasse suivre assez régulièrement dans un cadre préventif (mammographie, rendez-vous gynécologiques…).
Et c’est lors d’une mammographie de contrôle annuel que la radiologue m’annonce que l’on perçoit une masse qui s’apparente à une tumeur. L’annonce du résultat est très brutale, même si la radiologue a été très humaine et bienveillante dans l’annonce et l’explication des soins qui allaient suivre : la biopsie pour confirmer le diagnostic, les rendez-vous avec la gynécologue, les traitements.
En l’espace de quelques secondes, mon monde s’écroule. Il y a beaucoup de choses qui se bousculent dans ma tête, je repense forcément à ma maman. »
Quelle est la première chose que vous avez faite après l’annonce ?
« Je sors du rendez-vous absolument bouleversée, beaucoup d’interrogations me viennent en tête à cet instant. Et pourtant, la vie continue. Ce jour-là sans savoir qu’on m’annoncerait la découverte d’un cancer, j’avais planifié un rendez-vous très important que je ne pouvais pas manquer. Aussi fou que cela puisse paraître, pour les autres comme pour moi, je suis arrivée au rendez-vous, effondrée. Je leur ai expliqué ma situation à cet instant présent et leur ai demandé : « Accordez-moi simplement 2 minutes et on commence ». Et je l’ai fait !
Une sorte de cocktail d’adrénaline et de force mentale a fait que j’ai pris sur moi pour assurer ce rendez-vous. Et puis comme je le disais, j’aurais bien assez le temps de reprendre mes problèmes là où je les avais laissés avant ce rendez-vous.
Bien évidemment j’ai appelé mon papa dont je suis très proche pour lui partager cette mauvaise nouvelle. On en a longuement échangé. Il s’est montré très rassurant et réconfortant (« Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer, il faut d’abord attendre tous les résultats et après on agira, …») j’ai tout de suite su que je pourrai compter sur lui, qu’il serait présent à mes côtés, comme il a été présent pour ma maman. »
Le parcours de soins
Pouvez-vous nous raconter votre parcours pendant la maladie ? Comment avez-vous vécu les traitements ?
« Après l’annonce, on fait la biopsie qui confirme le diagnostic et la gynécologue m’explique qu’avant de pouvoir démarrer le protocole de soin (chimiothérapie, rayons, hormonothérapie), on allait devoir opérer pour enlever la tumeur. Elle précise que toutes les décisions prises au regard de ma situation sont décidées par une collégiale d’oncologues et non pas seulement par une seule personne.
Arrive le jour de l’opération, et étrangement je me sentais plutôt zen. Je pense que c’est entre autres grâce aux soins complémentaires que j’avais réalisés tels que la sophrologie ou encore l’autohypnose qui m’ont permis d’aborder plus sereinement l’intervention et la maladie de manière générale. Je précise que ce sont des méthodes de soins parallèles et complémentaires et qu’elles ne doivent en rien remplacer le protocole de soins prescrit par les oncologues.
L'opération se déroule bien, elle se fait en chirurgie ambulatoire donc je rentre chez moi le jour même. Suite aux analyses de la tumeur, ma gynécologue m’annonce que tous les voyants sont au vert. Les analyses complètes permettent le changement de classe de mon cancer, il est plus facile à soigner, il n’y a pas de complications, il n’est pas aussi dramatique qu’annoncé après la biopsie.
Cependant, on m’annonce malgré tout un protocole de soin relativement conséquent : une chimiothérapie assez lourde, suivie d’une radiothérapie, et d’un traitement par hormonothérapie à suivre sur une période de 5 ans.
À cet instant, je réagis vivement et partage avec mon médecin : « de toute façon, je n‘ai pas le choix, il faut y aller. Si j’ai bien compris c’est marche ou crève et moi j’ai décidé de courir. »
La chimiothérapie s’est bien déroulée, je suivais mes traitements, avec beaucoup de résilience. De nature très positive, je garde le cap, je fais des rencontres merveilleuses d’autres patientes et les médecins me confirment que le traitement fonctionne. À savoir que le temps de guérison et les effets secondaires de la chimiothérapie sont très dépendants de chacun. Pour ma part, j’avais une énergie de dingue, mais surtout, j’étais très enviée car je ne perdais pas mes cheveux.
Une fois que la chimiothérapie est terminée, je passe à la radiothérapie, je fais des contrôles réguliers qui sont bons. Mon oncologue m’annonce en fin de radiothérapie, que je suis guérie. Mais il reste malgré tout l’hormonothérapie à suivre pour 5 ans, traitement inévitable et indispensable pour éviter la récidive.
Quel rôle ont joué les équipes médicales dans votre accompagnement ?
Le personnel du service d’oncologie de l’hôpital, que ce soient les médecins, les infirmières et les aides-soignantes est exceptionnel. Ils sont d'une profonde gentillesse et d’une réelle bienveillance. Lors de mes venues en oncologie pour les divers traitements, j'ai toujours le sourire, je suis respectueuse de leur travail, et j’apprends la patience. La patience est un chemin d’or… je vous laisse méditer sur ce proverbe et en chercher la signification….
Au moment de ma dernière visite dans le cadre de mon protocole de soins, je suis allée revoir l’équipe soignante d’oncologie et je leur ai exprimé ma profonde gratitude. Je les ai remerciés pour leur gentillesse, leur bienveillance et pour leur travail extraordinaire.
1kg de chocolat en guise de remerciement ! Eh oui, toute l’équipe est très gourmande !
Tout le monde a été très touché car peu de patients prennent le temps de les remercier pour ce qu’ils font. Ce sont des acteurs importants qui participent à notre protocole de soin.
MERCI À EUX !
Le soutien
Comment votre entourage (famille, amis, collègues) vous a-t-il soutenue ?
« Dans le cadre d’un protocole de soins, il y a le traitement, il y a toi ! Toi, face à la maladie, ton caractère, ta force et puis il y a l’accompagnant. C’est l’enchevêtrement de tout qui fait qu’on en sort plus fort, chaque pièce du puzzle est essentielle, et l’accompagnant ou les accompagnants sont hyper importants.
Dans ce cadre-là, mon papa a été formidable en tant qu’accompagnant, déjà pour ma maman, et j'ai reçu un soutien inestimable de sa part. C’était un pilier. Non ! c’est mon pilier !
J’ai eu la chance d’avoir des amis très présents (je parle de VRAIS amis) qui avec ce qu’ils sont, on tous été d’un grand réconfort.
Même si on pense être fort, il y a des moments de doute, et c’est là que l’on a tous besoin d’avoir une épaule sur laquelle se reposer.
L’accompagnant, bien qu’il ne soit pas le patient et qu’il ne subisse pas les traitements, il subit tout de même les annonces, les rendez-vous avec l’oncologue et tout le climat qui entoure la maladie. Ce qui est vraiment primordial, c’est d’être entouré par un entourage bienveillant et moteur pour pouvoir trouver la force de se battre et d’avancer. Pour ma part j'ai eu cette chance-là et j’en suis très reconnaissante. » MERCI à EUX !
Le travail
Comment avez-vous géré votre vie professionnelle en parallèle ?
« Alors pour le travail, ça a tout de suite été très clair dans ma tête, je ne souhaitais pas m’arrêter. Étant à mon compte, il est difficile de se mettre en arrêt : « Pas de travail, pas d’entrée d’argent ». Et cela serait devenu assez compliqué à gérer dans le temps.
Travailler était important pour moi. Mon activité me permettait de garder un certain rythme de vie, de me focaliser sur le travail et ne pas ruminer sur ma situation. Donc au moment où j’ai appris mon cancer, j’ai informé chacun de mes clients de ma situation. Ils m’ont exprimé leur soutien et leur compréhension. J’avais donc la possibilité de m’organiser librement par rapport à mon protocole de soins.
Je me suis organisée sur mon planning pour concilier à la fois mon activité professionnelle et mon traitement. Je m’organisais pour que les injections de chimio soient faites en fin de semaine, me laissant ainsi les week-ends pour me reposer. Et les lundis j’étais opérationnelle pour travailler.
J’ai eu cette chance de bien accepter mes traitements, sans défaillir. Je suis consciente de ma chance ! »
L’après
Avez-vous ressenti un avant/après dans votre vision de la vie ?
« Pour être très honnête, je n’ai pas senti de changement dans ma façon d’être ou mon état d’esprit. Je pense que j’avais déjà cette force en moi. Je suis quelqu’un de très positive, et je pense que tout problème a une solution (il suffit de la trouver). Ma maman m’a appris et m’a souvent rappelé cette phrase qui résonne toujours en moi :
« Tu as le droit de poser un genou au sol ma fille, mais jamais le deuxième ! »
Ma force elle a été en moi mais elle a aussi été dans mon entourage, mon éducation, j’ai toujours été choyée par mes parents. Depuis toujours, je ne vois jamais mon verre à moitié vide, il est toujours plein. Et ça aussi c’est un bon vecteur dans chaque étape de ma vie. »
Le mot de la fin ?
« Je dirais que la prévention est hyper importante, peu importe l’âge, il faut régulièrement faire ses contrôles. S’il s’avère que l’on se trouve dans un climat familial où il existe des prédispositions au cancer, il faut dans ce cas s’imposer des contrôles encore plus réguliers pour ne rien laisser passer. C’est ce qui m’est arrivé, et c’est grâce à un contrôle annuel que l’histoire s’est bien terminée, car on a pu détecter le cancer à temps.
Enfin, je vais citer une phrase que j’affectionne particulièrement : « rien n’est impossible sans toi ». Il faut se faire confiance et se battre et ça marche pour absolument tout dans la vie.»
Un immense merci pour ce témoignage inspirant, empreint de force, de positivité et de courage face à la maladie.
Puissent ces mots rendre hommage à toutes celles que la maladie a emportées, saluer celles qui se battent encore, et féliciter les survivantes qui ont affronté le cancer du sein avec une détermination hors du commun. Toutes méritent notre plus profond respect pour le combat acharné qu’elles mènent ou ont mené.
Ce témoignage nous rappelle une évidence : la lutte doit continuer.
Que la recherche médicale poursuive ses avancées pour guérir nos mères, nos grand-mères, nos sœurs, nos amies, nos collègues, nos compagnes.
Et que l’espoir, la force, la sororité et la solidarité accompagnent chaque femme sur ce chemin, car la lutte contre le cancer du sein ne se limite pas à Octobre Rose : elle se vit chaque jour, toute l’année.






































































